Cédric Keppens : «Ma régularité a été récompensée»

À Vezin, tu gagnes un sprint à deux contre Jasper Schoofs.

La course a été assez difficile dès le départ. Dans le troisième tour, je suis sorti avec Jasper Schoofs et Axel Van Den Broek pendant un moment, mais le peloton a continué à rouler. Ils nous ont rattrapés, mais nous avons continué à faire la course. Dans l’avant-dernier tour, Matthijs De Clercq avait 45 secondes lorsque nous étions au pied de la montée. Jasper Schoofs a accéléré et j’étais le seul à pouvoir le suivre. Au sommet, nous avions déjà rejoint Matthijs. Il fut capable de nous suivre un autre demi-tour, mais dans l’ascension suivante, nous étions plus qu’à deux. Nous devions continuer à pousser pour rester devant. Au sprint à deux, j’étais le plus rapide.

Ton succès le plus difficile fut incontestablement au Tour des Flandres. À 5 km de l’arrivée, tu semblais avoir course perdue. Comment as-tu réussi à l’emporter quand même ?

Le début de course a été nerveux avec beaucoup de chutes. Quelqu’un a heurté mon dérailleur et mon système de changement de vitesse s’est mis en sécurité. Cela m’a permis de passer une dent plus grande. Ce n’était pas un problème sur les pavés de la Holleweg, mais c’était dans le Wolvenberg, c’était autre chose. Je pense que j’avais 25 secondes de retard au sommet. Parce que j’étais sur un trop gros braquet. J’ai pu à nouveau rejoindre un groupe. À un kilomètre et demi du but, j’ai réussi à rentrer sur les premiers, mais je devais lancer le sprint immédiatement. Au bout du compte, j’ai pu exulter. C’est une course que tout le monde veut gagner. J’espère être à nouveau sur le podium ici à un stade ultérieur de ma carrière. Grâce à ce succès, j’ai pu m’emparer du maillot jaune de leader.

À Herbeumont, tu as un jour sans. Tu finis 27e et tu perds ton maillot au profit d’Axel Van den Broek

Malgré une bonne préparation et une reconnaissance, j’ai eu une mauvaise journée. Je me rappelle m’être levé à 6 heures du matin. J’ai eu des problèmes d’estomac. J’ai fini à plus de trois minutes. J’ai perdu beaucoup de points, illustrant bien qu’il ne faut qu’une épreuve pour compromettre une victoire dans un challenge de régularité.

Après une 2e place à la Course de Côte à Couvin, tu remets les points sur les i à Jemeppe-sur-Meuse. Tu t’imposes en solitaire.

À chaque fois que ça montait, le peloton se déchirait et je prenais de l’avance avec les mêmes coureurs. Dans la montée finale, j’ai tout donné et je suis resté hors de danger. Je reprenais ainsi le commandement au classement, profitant de l’absence d’Axel Van den Broek.

À Affligem, tu n’as pas laissé la moindre place au hasard en gagnant ta quatrième manche.

Dans le dernier kilomètre, le peloton était en file indienne. C’était une arrivée piégeuse. C’était en faux plat montant, mais tu peux facilement rester planté. Il fallait lancer son effort au bon moment. Au final, la différence avec Xander Scheldeman n’était qu’une épaisseur de jante. C’était ma 20e victoire de la saison et ma dernière course dans la catégorie.

Tes prestations ne sont pas passées inaperçues. Une équipe comme Bora-Hansgrohe voulait déjà te recruter dans son équipe de développement. Auto Eder. Une aventure qui ne te disait rien.

Chez BORA-Hansgrohe, tu as des stages et des courses à l’étranger. Cela semble tentant, mais cela entraînerait de nombreux voyages, qui seraient probablement difficiles à combiner avec l’école. Et je pense toujours que les études sont importantes. Je suis en économie et en sciences. Je tiens à avoir un diplôme, car on ne sait jamais comment une carrière peut tourner. Mon futur s’annonce prometteur, mais ça peut tourner très vite. De plus, je me sens très bien chez Avia-Rudyco CT.

Comment juges-tu tes débuts dans la catégorie Juniors ?

Ça se passe pas mal. Je finis 7e à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Jarno Widar était hors d’atteinte. Avec un peu de réussite, un Top 5 était envisageable. Malgré que je sois nouveau dans ce peloton, je suis déjà visé. Je suis content d’être resté sur mon vélo, car beaucoup de coureurs sont tombés dans les 20 premiers kilomètres. Pour moi, la zone des monts peut être plus près de l’arrivée. Ensuite, je fais 2e d’une course régionale de Lierde. A la Nokere Koerse, je tombe, mais je termine 13e. Une chute plus grave que prévue car je souffrais d’une lésion au niveau du cartilage du genou, ce qui m’a privé de la Guido Reybroek Classic. Cette année, je serais content avec une belle victoire et une sélection pour le Championnat du Monde à Glasgow. Avec Jarno Widar, Steffen De Schuyteneer et Lars Vanden Heede, il faudra que je fasse ma place. Je vais également me tester sur un parcours montagneux, comme le Tour du Valromey.

Qui vois-tu pour te succéder en 2023 ?

Je miserais sur le grimpeur Arthur Van den Boer et Thibaut Van Damme, rapide et qui ne lâchera pas dans les bosses. Mon frère Mauro Keppens est un outsider. Il a déjà montré qu’il avait déjà trouvé ses marques chez les Cadets. La Topcompétition est une super compétition avec une superbe variété de parcours. Il manque peut-être un chrono, mais ce n’est pas indispensable. Sinon, on peut rajouter une épreuve avec des chemins de terre. Du coup, on en finit jamais, c’est déjà très bien comme ça.